VAGUE ORANGE. STÉRÉOTYPES BRISÉS
Je ne pouvais jamais imaginer,
moi , d’être capable de m’intéresser à la politique. En
plus, je ne pouvais jamais imaginer que je pourrais faire valoir mon opinion
dans la rue en participant aux manifestations massives de protestation.
Et encore je ne pouvais pas
imaginer non plus que tous mes amis , hier encore absolument apolitiques ainsi
que mes connaissances et des connaissances de mes connaissances, aujourd’hui
déjà discutaient activement la situation en Ukraine. Et
ce n’est pas en regardant la télé chez soi en buvant leur petit café, mais,
chacun à sa manière à commencé à travailler pour une cause commune.
Ils ont laissé de coté toutes leurs affaires. Le vieux Gandalf aurait
dit: “Le monde a changé en bien“. Et c’est en quelques jours de
novembre que les stéréotypes puissants et pétrifiés - patatras! d’un seul coup
ont éclaté en mille pièces. Est-ce inattendu pour vous? Et le peuple ukrainien
est fort étonné, lui aussi.
Pourquoi cela c’est-il passé? Tous sont unanimes: le pouvoir a eu du
toupet et a forcé la note. Si le pouvoir utilisais des méthodes un peu moins
muscles et si son candidat à la présidentielle n’étais pas si odieux, rien
n’aurait pas eu lieu. C’est pourquoi tout homme honnête s’est révolté et a dit:
“ça alors! C’est non! C’est plus insupportable!” Il y avais une phrase d’un
emploi courant: “On nous traite comme du bétail. C’est trop!”
Je ne cite ici aucune information des médias ni aucuns rumeurs. Je
raconte des choses dont j’étais le témoin. Je les ai vues par mes propres yeux.
PREMIER
STÉRÉOTYPE. Un Ukrainien moyen considérait toujours que sa
petite maison (la khata ukrainienne) est au bout du village,
c’est -à-dire que rien
ne le regarde pas. Moi, je considérais que c’était la vérité et en même temps
je traitais les Ukrainiens à ce sujet avec indulgence. “Bon, pensais-je. C’est
leur caractère national .Rien à faire.
Mais, soudain, leur khata du bout du village s’est déplacée juste au
centre, c’est-à-dire maintenant tout ce qui se passe en Ukraine nous concerne
tous.
Presque tous mes connaissances à partir de l’action de la désobéissance
civile venaient chaque jour aux meetings et y étaient debout des heures et des
heures. Les jeunes gens faisaient le service de sécurité de la cité de tentes
pendant les nuits au froid et à la belle étoile. Si pour les uns c’était
quand-meme compliqué-ils ont fait autres choses, par exemple, ils apportaient
la nourriture chaude aux gens qui se trouvaient dehors jour et nuit ou bien des
vêtements chauds ou des médicaments . On raconte que pour téléphoner à la
coordination de l’assistance à la cité de tentes il fallait des heures pour y
accéder parce que tous téléphonaient en même temps pour savoir leurs besoins.
Il y avais même des gens qui ont hébergé les manifestants venus des
différentes villes de l’Ukraine. J’ai vu maintes fois des personnes âgées
apporter les thermos avec le thé, les sandwiches, les petits biscuits pour tous
ceux qui étaient sur la Place de l’Indépendance (en ukrainien Maidan Nézalejnosti)
ou bien devant le siège de la présidence et ailleurs. Sur l’avenu Krestchatique
(centre ville) on peut voir de petites annonces avec des propositions d’entrer
dans des bureaux situés à coté ou dans des appartements pour se réchauffer ou
pour boire du thé.
Il y avaient des Ukrainiens qui ont du franchir les obstacles et “contre
vents et marées“sont arrivés à Kiev de toute l’Ukraine. Ils ont abandonné pour
le moment leurs appartements confortables et chauds pour Maidan Nézalejnosti.
Et c’est ainsi presque la moitié de mes amis de Lviv, membres de l’expédition
écolo-culturelle “Dnistère“ qui sont arrivés à Kiev par groupes ou bien
individuellement sans se prévenir. D’après les noms des villes et des villages
inscrits sur les tentes on peut apprendre la géographie de toutes les régions
de l’Ukraine de l’est à l’ouest.
Vraiment en parlant des stéréotypes on peut dire que la petite maison de
tous les Ukrainiens n’est plus et ne sera jamais au bout du village mais bien
au centre.
DEUXIÈME
STÉRÉOTYPE. La crainte. Il ne faut pas fourrer son nez.
Un moment important, je crois. On dit souvent: “Il ne faut pas
grouiller, tout est decide d’avance et on n’a aucune chance. On peut rien
changer, par contre, on peut attraper des déboires. Oui , peut être. Mais malgré
les pronostiques pessimistes et des rumeurs qui couraient concernant des trains
bourrés de gars de toutes sortes arrivants de Donetsk à Kiev sans oublier les
nouvelles sur des troupes armées et des chars disloqués près de Kiev et en
imaginant un éventuel scénario fort musclé de la part du pouvoir - rien n’a pas
pu arréter cent mille et puis deux cent mille personnes qui sont venues pendant
les deux premiers jours sur la Place de l’Indépendance. Moi personnellement,
j’en suis sur, que de la sorte nous avons remporté une grande victoire sur
nous-mêmes. Et c’est grâce à cette victoire les visages des gens dans la rue
ont pris les traits qui illuminaient du calme, la certitude de soi-même et on a
senti un étonnement joyeux - sentiments que nous n’avons jamais éprouvés avant.
C’est absolument génial quand les gens qui sont autour de nous sont
souriants et gais!
Concernant la crainte. J’étais impressionnée par la réaction de ma mère.
Elle , après avoir entendu toutes ces rumeurs sur des éventuelles actions
musclées au lieu de ne pas me laisser partir sur Maidan Nézalejnosti m’a dit: “Habille-toi chaudement et n’oublie
pas de prendre ton portable“. C’était pareille avec mes amis .
Il est évident que dans ce cas
nos parents ont témoigné du courage.
TROISIÈME STÉRÉOTYPE. Milliers de personnes. Instinct grégaire. Foule. Agression.
J’en était sur à cent pour-cent mais il s’est avéré que je me suis
trompée.
Non, ce n’était plus la foule, c’était véritablement le peuple, la
nation Ukrainienne.
Oui, j’ai participé avant aux manifestations culturelles et autres. Les
gens en general étaient indifférents envers les autres. Maintenant c’est tous
le contraire. Moi , je suis toujours avec mon appareil photo et pour prendre
des photos je perche quelque part. Maintenant on m’aide partout, on me donne la
main, on me laisse passer. Les gens sont devenus tellement polis!
Ils s’excusent s’ils me bousculent involontairement dans la foule.
Et encore il n’y a pas d’agression. Même des supporters de Ianoukovitch
qui, parfois, se trompent de camps sont invités par les oranges prendre une
tasse de thé chaud ou tout simplement pour causer. C’est pourquoi les gens aux
couleurs bleues-blanches “Choix-2004” se promènent tranquilos au milieu de
l’océan orange. Est-ce qu’ils risquent quelque chose? Au maximum ils risquent
de manger copieusement et d’avoir la bienveillance avec excès. Et les oranges,
qu’est-ce qu’ils scandent à ses adversaires bleu-blancs? Peut-être, “Honte!”?
Mais non. Les oranges scandes:
“Donetsk, Donbasse, rangez-vous parmi nous! L’est et l’ouest de
l’Ukraine ensemble!
En s’adressant aux forces spéciales de l’ordre devant la présidence on
récite des vers, on chante et on proclame: “Les gars, souriez! Les gars,
souriez!”
C’est bien étonnant mais on constate que même un million de gens ce
n’est pas toujours la foule.
QUATRIÈME STÉRÉOTYPES. Les repus ne comprennent pas les affamés.
C’est incroyable: les barrières sociales ont disparu rapidement. J’ai vu
moi-même que les manifestants oranges criaient aux gens qui étaient en Jeep qui
coûte les yeux de la tête et qu’ils ne pourraient jamais gagner dans leur vie:
“Ne tournez pas le dos au peuple!” En réponse de l’intérieure de la bagnole ils
répondaient: “Nous sommes avec vous!” et ils claxonnaient.
Il y a beaucoup de voitures très chiques qui circulent en ville en
claxonnant avec de grands drapeau x oranges sortis des portières. Les gens dans
la rue à leur tour les saluaient avec le sourire aux lèvres. Au meeting j’ai vu
un nouveau riche ukrainien à coté d’un étudiant. Il n’y a plus de limites entre
eux. Mais c’est fantastique!
FAQ
- questions qu’on entend
souvent
Est-ce vrai que ce sont les Américains qui organisent tous ça? Et des
gens , sont-ils probablement “zombi”? Les manifestants, quittent-ils Maidan
déjà? Qu’est-ce que je peut dire? Rien n’est plus simple que de venir et de
regarder vous-même. Un Russe a écrit: “Si, supposons , un journaliste russe le
plus cynique et le plus venal tombe sur la Place de l’Indépendance et y passe
une demi-journée, on pourra être sur: Il partira en foulard orange”.
On ne trouve pas de mots pour reproduire cette ambiance!
Mes amis et mes connaissances faisaient tout ça d’après leur propre
conviction et désir - et d’une manière désintéressée . Je n’ai jamais vu parmi
les gens des yeux hébétés mais partout des milliers d’yeux souriants.
“Et les jeunes sont venus à la “cité de tentes” sans doute pour faire la
java, la bambochade, le bruit et avec ça manger gratis?“
Venez et regardez vous-même comment sont les gens là-bas et l’ordre établi.
Une chose étrange, inattendue pour moi - j’ai vu des gens soûls
seulement samedi et dimanche. Mais ce sont ceux qui toujours passent leur
week-end de cette manière. Dans la cité de tentes reine une autodiscipline.On
peut lire sur des pancartes: “Pas tous qui portent les brassards oranges sont
pour Youstchenko, mais tous ceux qui sont soûls sont sans doute les supporters
de Yanoukovitche”. Mes connaissances d’Ivano-Frankovsk disaient
qu’effectivement il faisait froid dehors - et qu’on auraient voulu pour se
réchauffer boire un pot avec du vin chaud. Mais non. Défense. Quand on partira
à la maison, là on se réchauffera.
Et pour finir. On dit souvent: “Votre Youstchenko fait tantôt d’une
manière, tantôt d’une autre, il est tel...” Est c’est 99 % de mes connaissances
ainsi que des interlocuteurs dans la rue que j’ai entendu dire: “Je participe à
la manifestation pas spécialement pour soutenir Youstchenko, pas pour sa partie
et pas pour sa groupe parlementaire mais je suis ici pour avoir mon droit à choisir
et encore je suis ici pour ma liberté. ”Et c’est voilà pourquoi les gens ont
tenu ferme les jours les plus difficiles du 23 au 24 novembre quand la
situation était encore indéterminée et les kieviens étaient morts de fatigue,
gelés en plus et des gens des autres régions ne pouvaient pas entrer à
Kiev parce qu’on les empêchaient de
circuler sur les autoroutes.
Je vais vous annoncer les résultats capitals qui ne sont pas politiques mais qui sont communs pour tous . Et d’ailleurs une expression qui est devenue usuelle: “Aller à la révolution“. Par exemple, on disait: ”Je vais d’abord au travail dans la matinée et puis j’irais à la Révolution”. Je vous donne mon opinion et il n’est pas très originale. C’est pareille à opinion de la majorité de gens que je contacte.
Nous avons vraiment compris que nous pouvions se respecter et nous respecter.
Nous nous sommes ressantis que nous sommes Peuple Uni.
Maintenant nous sommes vraiment fiers de notre Patrie.
Nous avons senti l’odeur de la Liberté et nous avons eu fois en nos
forces.
Une chose est claire : indépendamment de la train de vie et des
événements qui vont suivre personne ne redeviendra plus jamais du bétail
obéissant à qui on peut mentir sans
vergogne.
Il est impossible de stopper la
Liberté!